GROSSE VACHE !

SALE BALEINE !

TU ME DÉGOÛTES !

GROS TAS !

VA COURIR !

LÂCHE TON MC DO !


C’est bon ?
Vous vous sentez mieux ?
Ça devait vous peser sur l’estomac pour que ça jaillisse comme ça, si fort, comme pressé par l’ignorance.
Et après ?
Une fois que c’est sorti ?
Une fois que votre vomissure est hors de vous ?
Qu’elle est sur nos vies et qu’elle s’étale sur nos complexes ?
Vous allez en faire quoi ?
Vous pensez que vous n’êtes plus responsable, c’est ça ?


Mais jamais plus, nous vous laisserons repartir sans réparer, sans nettoyer derrière vous !
Il va falloir vous arrêter, vous confronter à votre propre puanteur.


Ah, vous ne voulez pas ?
Vous voulez qu’on le prenne avec légèreté ?
Qu’on pardonne pour ne pas que notre colère nous empoisonne… 
Comme c’est pratique… Bien qu’un brin hypocrite.
Mais il fallait y penser avant !
Bien avant de vous comporter comme une ataraxique de l’empathie.
C’est trop tard, maintenant.


Mes mots vous enserreront la nuque et baisseront votre regard sur l’étendue de vos dégâts.
Vous épongerez votre haine aux pieds de mes plis.
Car je n’attendrai plus que vous deveniez mature.

Je vous y contraindrais.

Allez ! Étirez votre duplicité comme une serpillière de mauvaise qualité.
Allez-y ! Frottez mes cuisses et désinfectez-moi de vous, après tout, c’est de votre haine dont il s’agit.
Égrisez bien votre crasse entre chacun de mes bourrelets et surtout ne laissez rien, pas même votre regard malsain sur mes seins !


Remontez et lavez sans relâche !
Remontez encore et regardez-moi bien dans les yeux !


Vous voyez votre reflet ?

C’est là qu’est la dernière tâche !

Sibel.B

Christopher Wilhelm Eckersberg, Femme à sa toilette 1841


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